Romance : Comment Fontaines D.C. a Conquis le Titre de Plus Grand Groupe Rock de sa Génération

Le post-punk fait de nouveau sensation. Sous le label englobant de la « crank wave » par le NME, on retrouve les figures majeures de la scène rock britannique moderne. Des groupes comme Idles, Fat White Family, Squid, Viagra Boys, Black Country New Road, Yard Act ou encore Dry Cleaning en font partie. Cependant, Fontaines D.C. émerge comme le porte-étendard incontestable de ce mouvement, bien que venant de Dublin et non de Grande-Bretagne.

Un parcours fulgurant en quatre ans

Depuis quatre ans, le groupe irlandais a gravi les échelons à une vitesse impressionnante. Leur premier album « Dogrel » (2019) les a introduits au monde, suivi de « A Hero’s Death » (2020) qui a consolidé leur réputation. En 2022, « Skinty Fia » est venu confirmer leur talent, avec des critiques élogieuses et près de 150 concerts, notamment une première partie pour Arctic Monkeys lors d’une tournée nord-américaine.

Un son plus grandiose et épique

Pour leur quatrième album « Romance », Fontaines D.C. a fait appel à James Ford, producteur de renom pour Depeche Mode, Gorillaz, et Blur. Selon le chanteur Grian Chatten, Ford a su préserver l’essence unique du groupe : « James ne masque jamais la personnalité d’un groupe. Nous recherchions un son grandiose et épique, et je suis heureux que nous ayons attendu pour explorer cela », a-t-il confié à Plugged. Leur nouvel album, sorti ce vendredi, clôture l’été en beauté.

Des ambitions orchestrales et une diversité musicale

En signant avec XL Recordings (Adele, The xx, Vampire Weekend), Fontaines D.C. se donne les moyens de ses ambitions. Ils dépassent les simples recettes qui fonctionnent depuis cinq ans. Les cordes lyriques sur « Bug », « In The Modern World » ou « Horseness Is The Whatness » évoquent les Smashing Pumpkins de l’époque « Mellon Collie and the Infinite Sadness ». Les Dublinois osent également le shoegaze avec « Sundowner », flirtent avec une pop plus mainstream avec « Favorite » et ne négligent pas leurs bangers prêts pour les pogos, comme les explosifs « Strabuster » et « Here’s The Thing ».

Un univers visuel et poétique

Avec un penchant prononcé pour la poésie, Grian Chatten explore la « Romance » en des temps troublés : « Dans cet album, je la vois comme une chimère. Poursuivre quelque chose d’illusoire génère inévitablement de la tristesse ». Cette tristesse est aussi reflétée dans l’esthétique hasardeuse de l’album, de la pochette aux looks. Cependant, cela fait partie de leur vision : « Nous parlons toujours de musique de manière visuelle. Nous voulions que les gens se sentent dans un film ». Les clips stylisés de « Starbuster » et « Here’s The Thing » confirment cette impression, avec leur ambiance fantastique et mystérieuse, parfois proche de « Carrie ».

Le post-punk a définitivement quitté sa confidentialité. Si « Skinty Fia » a atteint le sommet des charts et s’est hissé dans le top 10 français, Fontaines D.C. se produit désormais en tête d’affiche des festivals majeurs, comme Glastonbury, et remplit des arénas. Le groupe attend 20.000 personnes pour leurs deux dates à Londres et 50.000 spectateurs pour un concert à Finsbury Park l’été prochain. En France, les billets pour leur Zénith de Paris se sont vendus en quelques heures, en attendant les grands festivals de l’été 2025. Prochain objectif : Bercy ?

Écoutez l’album « Romance » de Fontaines D.C. :