Sabrina Carpenter | « Short n’ Sweet »
Quoi de neuf ? Propulsée sur la scène par Disney Channel, Sabrina Carpenter a captivé un public international avec son album « Emails I Can’t Send » en 2022. Cette année, elle a véritablement explosé grâce à son tube de l’été, « Espresso », qui a enregistré 1,2 milliard d’écoutes sur Spotify. Ce morceau pop est impeccable mais manque de caractère. Alors, que cache vraiment ce phénomène et son nouvel album « Short n’ Sweet » est-il à la hauteur ?
Sabrina Carpenter a joué toutes ses cartes en collaborant avec des producteurs de renom pour son sixième album studio. Julian Bunetta (One Direction), John Ryan (Maroon 5), Ian Kirkpatrick (Dua Lipa, Selena Gomez) et Jack Antonoff (Taylor Swift, Lana Del Rey) ont prêté main-forte. La jeune artiste explore diverses influences, parfois au risque de tomber dans l’imitation, comme avec « Good Graces » qui rappelle le R&B sucré d’Ariana Grande.
Malgré un album qui manque de puissance, Carpenter dévoile une facette plus mature avec une signature vocale affirmée. Elle tente plusieurs pistes moins immédiates, comme le country « Slim Pickins », l’acoustique « Sharpest Tool », le petit tube pop « Juno », le vaporeux « Don’t Smile » ou encore le R&B old school « Bed Chem ». Sans oublier ses derniers succès « Taste » et « Please Please Please ».
JG
À écouter : le tubesque « Juno », la petite bombe « Bed Chem », « Taste », le superbe final « Don’t Smile ».
À zapper : « Lie to Girls », ZZzzzzzZZZzzz.
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Barbara Pravi | « La Pieva »
Une famille en or. Après son succès à l’Eurovision et l’élan romanesque de son premier album, « On n’enferme pas les oiseaux », Barbara Pravi ouvre son cœur avec son deuxième disque. Une lettre de son grand-père, révélant l’histoire de sa famille, l’a bouleversée. Elle a découvert qu’elle est la descendante de « La Pieva », une conteuse tzigane qui chantait entre la Bosnie et la Serbie. Cet héritage devient le centre de ce voyage musical intime, dense et riche.
Barbara Pravi rayonne en faisant danser ses pensées sur un air de guitare flamenca, comme dans le magnifique « Les ruines ». Elle ose parfois une énergie rock insoupçonnée sur « Bravo » (un tube !) ou « L’armure », même quand elle évoque ses fêlures. Des trouvailles mélodiques ajoutent des couleurs à sa musique incarnée. Ne la cantonnez pas à l’image d’une « chanteuse à voix » spécialisée dans les ballades. Cette collection met en valeur sa capacité d’interprète, vivant chaque mot avec passion. Un don rare !
YR
À zapper : « Exister », un titre fort mais qui détonne avec le ton du projet.
Nick Cave and the Bad Seeds | « Wild God »
Revivre. « Quand ça vous touche, ça vous touche. Ça vous élève. Ça vous émeut ». Voilà comment Nick Cave décrit sa 18ème création avec son groupe emblématique The Bad Seeds. Cinq ans après l’émouvant « Ghosteen », marqué par la perte de son fils Andrew, le rockeur australien retrouve la lumière avec « Wild God ». Il estime l’avoir écrit à une période où il se sentait plus « heureux ».
La magnifique introduction poétique « Song of the Lake » résonne comme un cri du cœur d’un artiste à la voix toujours vibrante. En 44 minutes, ce « Dieu sauvage » nous emmène dans un voyage enchanteur entre lacs, forêts, grenouilles et chevaux couleur cannelle.
Parfois lumineux, « Wild God » est pourtant aussi un disque de deuil. Nick Cave y fait face à la mort de sa mère, de son fils aîné et de son ancienne compagne. Un triple drame qu’il exorcise avec des orchestrations sublimes, comme celles de « Frogs » et « Long Dark Night ».
Sur « Joy », il chante : « Je me suis réveillé ce matin avec le blues dans ma tête, j’avais l’impression que quelqu’un de ma famille était mort », évoquant le fantôme d’Andrew. Il conclut « O Wow O Wow (How Wonderful She Is) » avec un message vocal d’Anita, son ex-compagne disparue. Gospel, rock, lyrique, folk, touches électroniques… « Wild God » mélange les genres, permettant à Nick Cave d’exorciser sa peine et d’atteindre la joie. Un disque puissant, peut-être l’un des plus importants de sa carrière.
TB
À écouter : les déchirants « Song Of The Lake », « Final Rescue Attempt », « Joy » et « Frogs ».
À zapper : « Conversion », moins marquant.
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